Télécharger mon CV

Pourquoi j’ai stoppé mes activités liées au TP !

16 janvier 2025

Pourquoi j'ai fini par stoppé toutes mes activités liées au Travaux Publics !

Certaines de mes expériences salariales m’ont amené à faire de très belles rencontres. Je citerai en exemple Michel Ramery, qui venait souvent nous serrer la main dès l’aube, alors que nous faisions le plein de nos véhicules.

Un homme humble, à qui tout réussissait, et qui avait su, en quelques années, transformer son entreprise en un véritable fleuron sur les Hauts-de-France, et bien au-delà.

Je mentionnerais également mon expérience auprès de Christian Thumerel, en tant que chauffeur de poids lourd et de convoi. Des heures de travail à n’en plus finir, mais un salaire qui suivait selon notre engagement dans l’entreprise. Toujours prêt à écouter, et surtout à transmettre, parfois même avec une touche d’ironie. Mais quand nous arrivions à 3h30 du matin, encore à moitié endormis, pour faire chauffer nos véhicules avant un départ pour la Belgique, il était là, au dépôt, travaillant sur une machine ou sur ses papiers.

Quand nous rentrions de chantier, parfois très tard après des transferts d’engins sur la région, il était encore là, à travailler.

Il en était de même pour Yannick Creton, un homme complexe et souvent solitaire, mais débordant d’humilité et d’authenticité. Toujours au travail. Même si son caractère obligeait parfois certains d’entre nous à longer les murs en cas de couacs sur chantier, il savait ouvrir sa porte, donner de son temps, et personne ne pouvait lui reprocher un manque d’engagement ou de courage.

Ces expériences m’ont aussi permis de me faire des amis, pas seulement sur la route. Certains opérateurs, chefs de chantiers, conducteurs de travaux, mais aussi de nombreuses entreprises avec lesquelles nous collaborions dans ce secteur.

À l’époque, j’étais salarié, et ma mission principale était d’assurer les livraisons de matériaux sur l’ensemble des chantiers de la région. « Double fret oblige », je devais également repartir sur de nombreux sites de chargement pour déposer les remblais de terrassement de mes clients.

Je travaillais notamment avec Normat Haubourdin, Vermeulen Matériaux à Hem, ou encore l’ensemble des acteurs situés sur le port de Lille. J’étais déjà étonné à l’époque par les quantités de “terres et de remblais” qui, en quelques années – parfois même en quelques mois – transformaient des étangs abandonnés en collines, voire en montagnes, dans certains cas extrêmes.

En creusant un peu plus, je découvrais les sommes colossales dépensées pour l’évacuation de ces terres, qui, pour plus de 90 %, étaient réutilisables en l’état pour des aménagements. Pourquoi ne pas les intégrer dans des projets privés : aménagements paysagers ou remise à niveau de terrains après la construction de lotissements ?

Bingo !

Même si vendre de la terre n’était pas une passion en soi, tu comprends l’idée ! Quelques années plus tard, en lançant mon activité de freelance, je pouvais assez facilement générer et collecter une demande de particuliers et professionnels cherchant des matériaux pour leurs aménagements extérieurs, sans passer par les circuits traditionnels.

L’idée était simple : apporter une solution fiable, rapide, et peu coûteuse à mes clients. Pour les plus gros volumes, mes solutions étaient souvent gratuites, avec des impacts écologiques et économiques positifs, jusqu’à la mise en forme et à l’ensemencement, voire la plantation dans certains cas.

L’histoire était donc lancée. J’apportais une solution économique à mes clients, tout en me faisant rémunérer par les acteurs du TP concernés, qui prenaient en charge l’ensemble des coûts de livraison et de mise en place sur les chantiers.
Mes solutions étaient souvent beaucoup plus proches des chantiers sources, et je travaillais bien souvent en anticipation, selon le planning d’ouverture des projets à venir.

Mais lorsque certains sont capables de te faire croire que te payer 0,50 centimes HT la tonne est un véritable cadeau que tu ne peux pas refuser, tu plonges. Surtout quand tu commences à partager des choses très personnelles : héberger chez toi, le week-end, l’enfant d’un collaborateur en détresse, ou te laisser convaincre que ton histoire personnelle pourrait être une source d’inspiration pour aider les autres à « voir le verre à moitié plein ».

Pierre Damien Delisse, l’« arme ultime » de la société Devarem, était un personnage haut en couleur. Il m’entraînait dans les restaurants de toute la métropole lilloise, me présentait Pierre, Paul, Jacques… Même s’il était souvent alcoolisé dès le matin et ivre mort dès 13 h, j’avais fini par croire que cet univers fonctionnait ainsi et que, pour s’établir durablement dans ce secteur, il fallait faire certaines concessions.

Mes chantiers faisaient office de « banque » et me permettaient à l’époque de m’établir sur d’autres activités bien moins lucratives, comme la recherche de nouveaux chantiers et le pilotage d’entreprises du BTP. Cela incluait le remplacement de menuiseries, l’installation de portails, la rénovation d’allées ou d’entrées de maison, voire la gestion de projets de rénovation complète.

Quelques chantiers par an me suffisaient largement. N’étant pas attiré par « l’argent pour l’argent », les comportements autour de moi ont rapidement changé.

Pendant cette période, j’ai croisé trois personnages hauts en couleur, dont certains, en 2025, sont devenus des leaders ou des acteurs essentiels dans les métiers du recyclage et de la revalorisation dans les Hauts-de-France. Les bureaux de Pierre Damien étaient le centre névralgique où tout se décidait, et les rencontres se succédaient rapidement.

J’ai dû intervenir à de nombreuses reprises, stoppant mes propres chantiers, en découvrant que des matériaux douteux arrivaient sur site : terres d’une couleur et d’une odeur particulières, ou encore des gravats chargés de microparticules de plastique et d’emballages de médicaments. Ces matériaux étaient destinés à « renforcer les pistes d’accès pour les véhicules ». Combien de fois ai-je dû taper du poing sur la table pour exiger le rechargement et l’évacuation de ces déchets, alors que je m’étais clairement positionné – y compris contractuellement – contre de telles pratiques ?

Puis sont venues les propositions d’ouverture de comptes au Luxembourg, au nom de mes enfants bien sûr, ou encore des paiements en espèces pour mes chantiers, avec des valises d’argent liquide. Sérieusement, les gars, vous pensiez vraiment que j’allais accepter ça ?

Je me demande encore comment certains sont capables de se regarder dans une glace le matin.

Le point de rupture est arrivé lors d’un suivi de chantier à Fromelles. Là, on m’a « exigé » de l’accompagner à Wevelgem, en Belgique, pour qu’il puisse profiter d’un moment avec des prostituées.

Je ne raconterai même pas la colère que j’ai ressentie à ce moment précis. Cet homme avait fréquenté ma maison, partagé des repas avec ma famille, et je l’avais même accueilli avec son épouse. Nous avions passé des moments en famille, et il avait rencontré mes filles…

Oui, je l’ai déposé. Et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu’il était « chez lui » là-bas, à saluer tout le monde, à se servir dans le frigo pour un yaourt, comme si de rien n’était. Heureusement, ce jour-là, l’appareil à carte bancaire ne fonctionnait pas. Cela m’a permis de partir retirer 300 € et de les laisser « faire leurs affaires ».

À mon retour, l’histoire était pliée. Même si les intentions de certaines personnes étaient assez claires, nous avons passé le reste du temps à parler de mon chien, de mes enfants, et je pense qu’aujourd’hui encore, certaines s’en souviennent toujours.

C’était la dernière fois que nous nous sommes croisés. J’ai mis quelques semaines à me faire pardonner par mon épouse. Certains de nos collaborateurs de l’époque ont bien essayé d’atténuer ma colère, en expliquant que c’était « normal » dans la profession et que les gros dossiers se signaient souvent de cette façon.

Non, merci !

Heureusement, j’ai rapidement eu la chance de croiser d’autres personnes bien plus alignées avec mes valeurs. Deux d’entre elles sont devenues, avec le temps, des amis proches : Julien Jérôme, alors directeur d’agence chez Sogea Nord Hydraulique, et Thierry Cadez, directeur France chez TRBA. Ces deux amis m’ont permis de tenir bon, de respecter mes principes et mes engagements, jusqu’au premier confinement lié au COVID-19. Mais cette partie de l’histoire, je t’en parlerai une autre fois…

En tout cas, pas ici…

Publié dans Ma newsroom, Mes retours d'expériences...
Laisse un commentaire si tu le souhaites...

Julien Marissiaux

Je réponds à toutes tes questions !

Hello, Bienvenue sur mon site. N'hésite pas à me poser tes questions en live, je me ferais un plaisir d'y répondre via WhatsApp.